Une mère publie un bouleversante témoignage à la suite d'un grave accident
La mère d'un adolescent qui a été impliqué dans un accident à Plessisville qui a coûté la vie d'un jeune garçon de 16 ans a livré un témoignage très bouleversant.
C'est dans la nuit de vendredi à samedi qu'une voiture transportant cinq personnes a percuté le mur du centre communautaire de Plessisville.
Le jeune conducteur de 17 ans a été arrêté par la police et il est maintenant suspecté de conduite avec les capacités affaiblies par l'alcool.
Isabelle Grondin, la mère d'un des adolescents impliqués dans l'accident, s'est exprimée dans une lettre très touchante où elle a d'abord expliqué comment elle a appris la nouvelle:
«Je vous écrit avec tout mon amour, tendresse et compassion. Qu’il se rende jusqu’aux coins de rues les plus tranquilles, aux ados les plus confiants, aux parents les plus inquiets…
Oui ,c’est bien mon fils qui y était… Mon réveil, cette nuit-là, c’est lui qui me l’a offert. Éliott m’a appelé,sa voix était calme, presque déconcertante.
"Maman, est-ce que tu peux venir me chercher? Ne t’inquiète pas, tout va bien… mais j’ai eu un accident."
C’est comme ça que j’ai su. C’est comme ça que tout a basculé.»
Au grand soulagement de la mère, son fils a survécu à l'accident:
«Eliott s’en est sorti presque indemne. C’est un miracle. Il a des contusions, quelques coupures, des douleurs musculaires… mais il est en vie. Il est là et je peux encore le serrer dans mes bras. Ses ami.es qui prenaient place dans la voiture, c’est différent pour certains d’entre eux. Ils sont encore à l’hôpital, blessés dehors et en dedans.
C’est probablement celui qui s’en sort avec le moins de blessures visibles. Mais à l’intérieur… c’est une autre histoire. Ce qu’il a vécu, ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu… il l’a vécu en pleine conscience. Il a compris, en quelques seconde, que tout basculerait, et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Ce genre de choc ne se voit pas à l’œil nu, mais il se transporte, il se dépose quelque part dans l’âme et y laisse sa trace.
Dans cette voiture, ce sont ces deux bancs, placés devant lui, qui ont protégé Eliott. Deux bancs. Rien d’autre. Et je peux encore aujourd’hui lui parler, l’écouter, le regarder dormir.»
Dans sa lettre, Mme Grondin a fait remarquer que les cinq adolescents passaient alors «une soirée comme tant d'autres», mais qu'ils ont pris «des décisions qu’ils croient banales, sans imaginer une seconde qu’elles pourraient changer leur vie».
La mère a d'ailleurs tenu à rendre hommage à la solidarité des jeunes, malgré la tragédie:
«Cette nuit-là, à l’hôpital, j’ai vu bien des choses. J’ai vu la peur, le choc, le désespoir. Mais j’ai aussi vu des élans d’humanité qui m’ont profondément touchée. J’ai vu des amis se soutenir, se serrer fort, s’allier dans le silence comme dans les pleurs. J’ai vu une solidarité qu’aucun adulte n’aurait pu forcer. J’ai vu l’amour, la fraternité, la beauté d’une jeunesse qui sait se tenir debout, même quand tout s’écroule autour d’elle. Elle est belle, la jeunesse. Vraiment belle.»
En ce qui concerne le conducteur de la voiture, la mère n'a pas caché qu'il lui était difficile de lui en vouloir:
«Je pense aussi au jeune qui était au volant. À ce garçon qui croyait avoir le contrôle, qui voulait sûrement impressionner, qui n’a assurément pas mesuré l’ampleur de ce qu’il s’apprêtait à provoquer.
Aujourd’hui, ce qu’il vit, c’est lourd. Très lourd. Il devra vivre avec ses choix, avec leurs conséquences, avec une pleine conscience qu’il n’avait pas ,quelques instants avant que tout s’effondre.
Je ne sais pas encore si je lui en veux. J’ai des émotions contradictoires, des pensées floues, un cœur qui tangue entre colère, tristesse, incompréhension.
Mais malgré tout… je lui souhaite de grandir à travers ça.
Je lui souhaite, un jour, de pouvoir transformer ce fardeau en quelque chose de plus grand.
Et peut-être, quand le temps aura fait son œuvre, qu’il pourra devenir à son tour une voix, un exemple, un avertissement vivant pour d’autres jeunes qui croiseront son chemin.»
Mme Grondin a aussi souhaité lancer un message à la population:
«Je ne cherche pas à blâmer. Je ne veux pas pointer du doigt.
Mais je veux dire ceci à tous les parents, à toutes les familles : parlez à vos enfants.
Dites-leur. Redites-leur. Même s’ils lèvent les yeux au ciel. Même s’ils vous disent que vous en faites trop. Même s’ils prétendent qu’ils sont responsables, qu’ils sont solide, qu’ils savent ce qu’ils font.
Ne vous taisez pas. Parce qu’un jour, peut-être, juste une phrase que vous leur aurez dite, reviendra au bon moment… et pourra tout changer.»
Voici la publication complète de Mme Grondin:
Enfin, la mère a conclu sa lettre en déclarant:
«Nous avons une pensée immense pour la famille qui a perdu leur fils.
Une compassion sincère pour les familles des jeunes victimes de cet accident.
Je vous porte dans mon cœur,chaque minute,chaque battement.»
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