Un verdict qui ne passe pas pour les parents des victimes
Le chauffeur d'autobus accusé d'avoir foncé dans une garderie de Laval a été reconnu non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux.
C'est mardi qu'un jugement concernant le chauffeur d'autobus Pierre Ny St-Amand a été rendu.
Dans une décision d'une quarantaine de pages, le juge Éric Downs a confié avoir dû faire des choix très difficiles: «Cette tragédie met en évidence des éléments complexes. Malheureusement l’incompréhension face à l’inexplicable demeurera.»
Selon le juge Downs, lors de la tragédie qui s'est produite le 8 février 2023, Pierre Ny St-Amand n'était pas en mesure de distinguer le bien du mal, et ce, en raison de troubles mentaux.
La tragédie du 8 février 2023 a entraîné la mort de Jacob Gauthier, 4 ans, et Maëva, 5 ans, en plus d’avoir blessé six autres enfants.
En février dernier, la Couronne et la défense avaient déjà suggéré au tribunal de déclarer Pierre Ny St-Amand non criminellement responsable, en raison des rapports produits par deux psychiatres, la Dre Kim Bédard-Charrette et le Dr Sylvain Faucher.
Les deux rapports avaient conclu que Pierre Ny St-Amand était en psychose lorsqu’il a foncé dans le bâtiment à bord d’un autobus.
Le juge Downs a reconnu dans son jugement que les gestes posés par le chauffeur d'autobus ont eu des conséquences horribles: «Il est indéniable qu’il ne s’agissait pas d’un geste accidentel, mais le tribunal est convaincu que l’accusé était atteint de troubles mentaux au moment des gestes posés. [...] Ce n’est ni une condamnation criminelle, ni un acquittement.»
Bien que Pierre Ny St-Amand ne prendra jamais le chemin de la prison, il sera toutefois détenu dans un hôpital psychiatrique.
Sébastien Courtois, qui est père d'un enfant blessé lors de la tragédie, n'a pas caché sa déception quant à un telle décision du juge: «On excuse l’inexcusable. Dans toute l’audience, on n’a jamais entendu le mot coupable.»
M. Courtois a fait remarquer que lors du procès, Pierre Ny St-Amand a déclaré n'avoir aucun souvenir du moment où il a décidé de foncer dans une garderie avec son autobus: «Nous, nous n’avons pas de problèmes de mémoire. On n’a oublié aucune seconde qu’on a vécue. On nous dit qu’il a le droit d’oublier, qu’il a le droit d’être dans un état psychotique. Mais jusqu’à où on excuse?»
Mélanie Goulet, qui est mère d'une victime, a ajouté: «La défense s’appuie sur le fait qu’il a vécu beaucoup de traumas. Mais nos enfants aussi. Ça va être quoi la prise en charge de l’État pour nos enfants?»
Signalons enfin que c'est jeudi au palais de justice de Laval que les déclarations des victimes sur l’impact de la tragédie dans leur vie auront lieu.
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