Des parents dont la fille a été tuée par un conducteur ivre souhaitent des lois plus sévères

Des parents souhaitent honorer la mémoire de leur fille, qui a été tuée par un conducteur ivre.

C'est en 2017 qu'Antoine Bittar a appris que sa fille Jessica avait perdu la vie lors d'un accident de voiture causé par un conducteur ivre.

Antoine Bittar ne cache pas que le décès de sa fille a complètement bouleversé sa vie, ainsi que celle de la mère de Jessica.

Les deux parents de Jessica ont d'ailleurs pris part à un récent contrôle routier organisé par la police pendant les fêtes dans le but de sensibiliser les gens dans le but de sauver des vies.

Antoine Bittar a expliqué à Noovo Info: «Le fait que nous puissions parler aux conducteurs et les remercier de conduire sobrement. Ils comprennent l’importance de cela. En tant que victimes, nous nous sentons bien parce que nous essayons de donner un visage aux victimes.»

Comme l'ont indiqué M. Bittar et sa femme, Elizabeth Rivera, les deux parents n'oublieront jamais la nuit où ils ont appris le décès de leur fille Jessica. M. Bittar a confié: «C’est comme si une grande partie de votre vie disparaissait et qu’une grande partie de vos rêves s’évanouissaient.»

Mme Rivera a ajouté: «C’est la police qui nous a réveillés à 4h30 du matin. Elle est venue chez nous pour nous annoncer qu’elle était décédée. On ne sait pas quoi faire, n’est-ce pas ? On est perdu. On ne se parlait même pas. On se disait: "Que se passe-t-il ? Ce n’est pas vrai".»

Alors que plusieurs couples se séparent à la suite d'un tel drame, les parents de Jessica affirment que leur lien n’a fait que se renforcer au fil du temps.

Mme Rivera a expliqué que les deux parents se battent pour que la mort de Jessica n’ait pas été vaine: «Jessica était une personne magnifique. Elle était très gentille, très compatissante. Elle faisait toujours passer les autres avant elle.»

Les deux parents souhaitent obtenir des sanctions administratives, telles que des amendes et des suspensions de permis pour les conducteurs pris au volant avec un taux d’alcoolémie de 0,05.

M. Bittar a déclaré pour sa part que plusieurs vies pourraient être sauvées si la limite passait de 0,08 à 0,05: «Tout d’abord, cela permettra de sauver plus de 50 % des vies, de réduire la mortalité sur les routes. Plus de 60 % des Québécois sont d’accord avec cela.»

Au Canada, il n'y a plus qu'au Québec où la limite est toujours de 0,08. Partout ailleurs au pays, la limite est désormais de 0,05.

M. Bittar se désole que la Coalition Avenir Québec refuse de bouger en ce sens: «Cette situation nous met en colère. Nous sommes en colère contre le gouvernement, qui n’est pas capable de prendre une décision responsable et d’avoir le courage de la mettre en œuvre.»

Le père de Jessica ne se gêne pas non plus pour remettre en question les personnes condamnées pour conduite avec facultés affaiblies: «En général, je leur dis: "Que me diriez-vous si vous étiez la personne qui a tué ma fille?" Et on voit immédiatement leurs yeux se baisser. Nous leur disons alors qu’ils ont une seconde chance.»

Theresa-Anne Kramer, présidente de la division montréalaise de Mothers Against Drunk Driving (MADD), dit soutenir M. Bittar dans sa démarche: «Il veut s’assurer que ce qui est arrivé à Jessica n’arrive à personne d’autre.»

Enfin, les parents de Jessica souhaitent aussi que leur message encourage plusieurs personnes à bien réfléchir avant de prendre le volant pendant les fêtes de fin d’année: «Une collision mortelle. En une minute, vous changez votre vie. Vous changez la vie de tant de personnes autour de vous.»