Donald Trump pourrait interdire l'entrée aux États-Unis aux personnes en surpoids

Donald Trump souhaite que les demandes de visa des étrangers qui sont en situation de surpoids soient rejetées afin de «privilégier les intérêts du peuple américain».

C'est ce qu'a déclaré le porte-parole adjoint principal du département d'État, Tommy Pigott, lors d'une entrevue à Fox News: «Cela comprend la mise en œuvre de politiques visant à garantir que notre système d'immigration ne soit pas un fardeau pour le contribuable américain.»

Le porte-parole a expliqué que le département d'État américain en est venu à la conclusion que le surpoids pourrait constituer un motif de refus d'entrée sur le territoire.

Ainsi, non seulement les personnes en situation de surpoids seraient visées, mais aussi celles qui souffrent de divers problèmes santé comme le cancer, le diabète, les maladies métaboliques et même les troubles mentaux.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les règles en matière d'immigration ont été considérablement resserrées.

Les ambassades du monde entier ont récemment reçu une note du gouvernement américain leur indiquant de demander aux agents des visas de prendre en compte le bien-être des personnes sollicitant un visa, la santé étant désormais un facteur majeur dans le processus d'approbation.

KFF Health News a publié le contenu de la note en question: «Vous devez prendre en compte la santé du demandeur. Certaines affections médicales — notamment les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires, les cancers, le diabète, les maladies métaboliques, les maladies neurologiques et les troubles de santé mentale — peuvent nécessiter des soins coûtant des centaines de milliers de dollars.»

La note présente une liste de problèmes de santé que les autorités devaient prendre en compte lors de l'examen d'une demande de visa, comme l'obésité.

On précise aussi dans la note qu'un excès important de graisse corporelle peut provoquer de l'asthme, de l'apnée du sommeil et de l'hypertension artérielle.

L'administration Trump indique bien clairement dans la note qu'elle n'a pas l'intention de payer les frais médicaux pour les étrangers: «Toutes ces affections peuvent nécessiter des soins coûteux et de longue durée.»

Des questions sont suggérées dans la note envoyée aux ambassades et ainsi, un individu pourrait se faire demander lors d'une autorisation de visa s'il possède des «ressources financières suffisantes pour couvrir les coûts de ces soins pendant toute sa durée de vie prévue sans avoir recours à une aide financière publique ou à un placement en institution à long terme aux frais du gouvernement?»

L'avocat Charles Wheeler dit craindre que ces nouvelles directives puissent avoir un impact particulier sur ceux qui tentent d'obtenir la résidence permanente aux États-Unis.

L'expert juridique, qui travaille pour l'organisation à but non lucratif Catholic Legal Immigration Network, a fait remarquer que ces nouvelles directives vont à l'encontre du Manuel des affaires étrangères.

Dans le manuel en question, on y précise que les agents des visas ne peuvent pas refuser les demandes sur la base de scénarios hypothétiques, alors que Wheeler a expliqué qu'on leur demande désormais de se fier à «leur propre intuition quant à ce qui pourrait entraîner une urgence médicale ou des frais médicaux à l'avenir».

L'avocat a confié lors d'une entrevue avec KFF Health News: «C’est inquiétant : ils n’ont aucune formation médicale, aucune expérience dans ce domaine, et ils ne devraient pas faire de projections basées sur leurs propres connaissances ou préjugés.»

Signalons enfin que la note de service exige aussi que l'état de santé des membres de la famille du demandeur, tels que ses enfants ou ses parents âgés, soit pris en compte par les agents des visas.