Enceinte, elle prendra le chemin de la prison pour avoir tué un futur policier alors qu'elle était ivre.

Une chauffarde récidiviste qui est enceinte a été condamnée à une peine de quatre ans de détention pour avoir tué un aspirant policier après une soirée arrosée à deux jours de Noël en 2018.

C'est près de six ans après le drame que le juge Éric Côté a condamné Audrey Perrotte après avoir tranché: «Les facteurs personnels de l'accusée ne peuvent ici supplanter le besoin pressant de dénonciation et de dissuasion générale.»

La chauffarde enceinte, en larmes, a aussitôt été menottée, tandis que des gens de son entourage, ainsi que des proches de la victime se trouvaient dans la salle.

Le procès de la femme de 36 ans aura mené à un verdict de culpabilité d’avoir causé la mort de Julien Lachance alors qu’elle conduisait avec un taux d’environ une fois et demie la limite permise.

Mme Perrotte revenait d'une soirée festive le 23 décembre 2018, vers 5 h, lorsqu'elle a bifurqué de sa voie dans une courbe et a happé de plein fouet un véhicule en sens inverse, à Mirabel.

Le jeune homme de 21 ans qui était au volant de l'autre voiture, Julien Lachance, est décédé sur le coup. Il venait tout juste d'avoir obtenu son diplôme à l’École nationale de police du Québec et il attendait impatiemment son entrevue à la Sûreté du Québec.

Le soir de l'accident tragique, le jeune homme agissait à titre de chauffeur désigné pour sa copine, Frédérique Vézina, qui croyait avoir trop bu. Cette dernière a survécu à l'accident.

Tandis que la Couronne réclamait une peine «sévère» de cinq ans et demi à six ans de détention, la défense souhaitait pour sa part une peine allant entre 24 et 30 mois.

La Couronne a fait remarquer qu'Audrey Perrotte avait été condamnée en 2013 pour alcool au volant, alors que la défense a fait valoir qu'elle est mère d’un jeune garçon, en plus d'être présentement enceinte de quatre mois.

Le juge Côté n'a toutefois pas été ébranlé par la situation de l'accusée, puisqu'il a imposé une peine de 48 mois de détention, qui reflète «la réprobation collective suscitée par ce genre de délit».

Le procureur de la Couronne, Me Sédrik Valiquette, a déclaré: «On ne peut pas évacuer la gravité du crime qui était reproché ni l’impact que cela a eu sur la famille de la victime.»

L'avocat d'Audrey Perrotte, Me Jean-Daniel Debkoski, a indiqué que sa cliente a réagi avec choc à la peine, et ce, même si elle était préparée à aller derrière les barreaux.

Signalons enfin qu'il sera interdit à l’accusée de conduire pendant trois ans à sa sortie de détention.