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La sœur de Cédrika Provencher partage son récit émouvant lors d'une rare entrevue

Des révélations bouleversantes

Samuel Doiron

Dans le dernier épisode du podcast "Faut qu’on en parle", animé par Laurie Bourassa et Rosalie Béland, une invitée spéciale et captivante a fait son apparition. Les deux animatrices ont accueilli Mélissa Fortier-Provencher qui est la grande sœur de Cédrika.

Cédrika Provencher, disparue le 31 juillet 2007, est une figure connue de tout le Québec. Son histoire tragique a profondément marqué la société québécoise pour toujours. L'absence de suspects et le peu de témoins en ont fait un des crimes les plus médiatisés du Québec

À l'âge de 11 ans, Mélissa a vécu la disparition de sa sœur, et pour la première fois depuis longtemps, elle s'est exprimée pour évoquer toute cette tragédie. Dans l'épisode du podcast intitulé "Un DEUIL IMPOSSIBLE", elle partage son parcours, revisite les événements, évoque la dynamique familiale et aborde la reconstruction après une telle tragédie.

La sœur de Cédrika Provencher partage son récit émouvant lors d'une rare entrevue
Huff Post

Nous allons vous laisser la vidéo du podcast dans le bas de l'article mais voici quelques séquences particulièrement marquantes de la discussion tel que rapporté par Le sac de chips.

Le soir même, on la cherchait. On allait chez les voisins, chez ses amis. Je regardais ma mère en auto et je savais que quelque chose n’allait pas. Je me disais, il y a quelqu’un qui a fait quelque chose de mal à Cédrika. Je ressentais déjà que quelque chose n’allait pas.

Au début, la police restait à la maison et proche. Je n’étais pas capable de me coucher dans ma chambre. Je dormais sur le divan. Après, j’ai été traumatisée longtemps. J’avais assimilé que quelqu’un de méchant avait pris ma sœur, je me demandais s’il allait revenir, je dormais dans la chambre de ma mère pendant 1 mois, 2 mois...

Le dernier souvenir que j’ai d’elle, c'est plate, mais on se chicanait. Elle ne me laissait pas ma bulle, fack elle m’a suivie au parc pour qu’on se réconcilie. Je m’en suis voulu longtemps. J'avais vraiment gros de culpabilité.

Il y a eu plusieurs tentatives de suicide pendant mon secondaire... J’avais de la misère à l’école, avoir l’étiquette de ma sœur, me faire expliquer la roue du deuil, mais comment tu veux que je commence alors que je ne sais pas si elle est morte ou pas? J’étais super anxieuse, ça m’a créé beaucoup de peur. Aussitôt qu’une auto me suivait, je paniquais. Ça m’est déjà arrivé de contacter la police. Je voyais toujours le même monsieur au centre d’achat. Avec ce qui est arrivé, j’ai pris une autre vue sur le monde. J’ai tellement peur que ça se reproduise, j’ai tellement peur que ça arrive à ma fille...

Avant 2015, je ne faisais pas de deuil, juste de l’espoir. Quand ma mère m’a appelé pour me dire qu’on avait trouvé les ossements, c’était une claque dans la face. Et ça a pris du temps à accepter... J’étais dans le déni. Quand ma mère m’a dit qu’il fallait que je vienne à la maison parce que la SQ voulait nous rencontrer, je le savais. Je suis allée, ils n'étaient pas encore là, je me suis mise devant la porte de la maison et je ne voulais pas qu’ils rentrent.