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L'industrie du camionnage veut que le fédéral agisse contre les chauffeurs inc.

« Ce sont de dangereux tricheurs »

J. Martel

J. Martel


La Fraternité des constables du contrôle routier du Québec a pressé le gouvernement d'agir au sujet des «chauffeurs inc.», des chauffeurs au rabais qui ne possèdent aucun équipement et vendent leurs services à un seul client.

C'est lors d'un point de presse à Ottawa que Jean-Claude Daignault, le président de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, a souhaité sensibiliser le gouvernement canadien aux enjeux liés aux «chauffeurs inc.».

Comme l'a rappelé M. Daignault, un conducteur qui a été impliqué dans un accident sur l'autoroute 30 le mois dernier était au volant de son camion depuis 57 heures: «Le conducteur de ce véhicule là, qui était un “chauffeur inc.”, ça faisait 57 heures qu’il conduisait sans avoir eu 8 heures de repos. [...] À la 57e heure, c’est là qu’il a crashé. Il aurait continué combien de temps? Je ne le sais pas. Ça veut dire qu’il avait pris un 2 heures ici, un 3 heures là, mais la réglementation oblige à avoir huit heures de repos consécutives.»

Cette situation ne devrait pas se produire, puisque selon la SAAQ, un chauffeur de poids lourd ne peut pas accumuler plus de 13 heures de conduite et doit prendre au moins 8 heures de repos consécutives par période de 24 heures.

L'accident auquel M. Daignault faisait référence a eu lieu à proximité de Saint-Bruno-de-Montarville, lorsqu'un camion a percuté un muret, forçant ainsi la fermeture de l’autoroute 30 durant plusieurs heures.

Une dizaine d'acteurs de l'industrie du camionnage se sont présentés à Ottawa dans l'espoir de sensibiliser le gouvernement fédéral à l'importance d'agir quant aux «chauffeurs inc.».

Lors d'un point de presse qui a eu lieu dans le foyer de la Chambre des communes avec le porte-parole du Bloc québécois en matière de Transport, Xavier Barsalou-Duval, les représentants de l'industrie du camionnage ont fait savoir que les «chauffeurs inc.» mettent la sécurité du public en péril.

Plusieurs groupes, dont l'Association du camionnage du Québec, la Fraternité des constables de contrôle routier du Québec, le Centre de formation du routier de Montréal et le regroupement Assez c’est assez pour sauver l’industrie du camionnage ont dénoncé l'arrivée des «chauffeurs inc.» comme étant dignes du «Far-West».

Les «chauffeurs inc.» se trouvent à être des chauffeurs incorporés qui sont souvent issus de l'immigration et qui ne possèdent aucun équipement et vendent leurs services à un seul client. Plusieurs entreprises utilisent ces chauffeurs afin de faire des économies, car ils n'ont même pas à verser des avantages sociaux, en plus des protections de base du travail qu'ils n'ont pas à assurer.

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Selon le président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), Marc Cadieux, ces économies permettent ainsi aux entreprises fautives de livrer une concurrence déloyale, puisqu'ils peuvent offrir des tarifs moins élevés: «Les consultants incorporés sont surexploités par leurs employeurs. Les accidents sur la route impliquant des camions se sont multipliés au cours des derniers mois. [...] Ce sont de dangereux tricheurs. Ils entachent la réputation de notre industrie et mettent à genoux des entreprises familiales intergénérationnelles.»

Le président-directeur général de Groupe DFS, Daniel Bérard, a fait valoir qu'Ottawa contribuera à la sécurité des automobilistes en passant à l'action: «C’est d’abord et avant tout un problème fédéral. On est régi par le fédéral présentement et c’est le fédéral qui n’agit pas.»

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Les représentants de l'industrie du camionnage ont aussi soumis une liste de dix demandes et celles-ci ont été transmises par le Bloc québécois. Parmi les demandes qui se trouvent sur la liste, l'industrie du camionnage souhaite l’ouverture d’une enquête officielle sur l’exploitation des chauffeurs dans l’industrie du camionnage au pays en vertu de la Loi sur le transport routier.

On retrouve aussi parmi les demandes de la liste que le gouvernement fédéral interdise aux immigrants temporaires de travailler comme chauffeurs incorporés dans ce secteur.

Une autre demande consiste en un registre des entreprises fautives.

Enfin, le lieutenant politique pour le Québec du Parti conservateur du Canada, Pierre Paul-Hus, a réagi à cette mobilisation en déclarant sur X: «Les Québécois méritent de se sentir en sécurité sur nos routes et leurs inquiétudes sont légitimes. Le gouvernement libéral de Mark Carney doit cesser de fermer les yeux, assumer ses responsabilités et mettre en place des mesures concrètes pour assurer la sécurité des Québécois et de tous les Canadiens sur nos routes.»

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Source: La Presse
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