La saison des ouragans s'annoncent très intense et il faudra être prudents.
Ça va brasser, il faudra être prudent !
Les spécialistes des ouragans ont lancé une importune mise en garde concernant la côte Est du Canada et des États-Unis qui risque de connaître une saison de tempêtes «mouvementée» cette année.
Selon ce qu'a indiqué Bob Robichaud, météorologue au Centre canadien de prévision des ouragans à Halifax, ce serait en raison des températures records de l’eau dans l’océan Atlantique, mais aussi, en raison du refroidissement des températures de l'eau de surface dans l'océan Pacifique que les conditions pour une saison active «s'alignent».
Comme l'a fait remarquer le météorologue, puisqu'on observe un passage des modèles climatiques dans le Pacifique d'«El Niño» à «La Niña», cela entraîne généralement davantage de tempêtes dans l'Atlantique.
M. Robichaud a précisé jeudi en conférence de presse: «Non seulement nous nous débarrassons d'El Niño, mais les températures de l'eau atteignent actuellement des valeurs records dans l'Atlantique tropical et c'est pourquoi nous nous attendons à une saison des ouragans très active cette année.»
Le météorologue a aussi souligné que l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) dit s'attendre à une saison des ouragans plus active que la moyenne cette année, avec entre 17 et 25 tempêtes «nommées», dont 8 à 13 deviendront des ouragans.
Toujours selon ce qu'avancent les chiffres de la NOAA, quatre à sept de ces tempêtes pourraient devenir des ouragans majeurs.
M. Robichaud a ajouté: «La NOAA essaie toujours d'atteindre un niveau de confiance de 70 % dans ses prévisions et cette année, c'est en fait jusqu'à 85 % (...) donc il y a un niveau de confiance très élevé que ce sera une saison active.»
En ce qui concerne les tempêtes qui se forment dans le bassin atlantique, 35 % de celles-ci se déplacent vers les eaux canadiennes. Le prévisionniste a toutefois rappelé que cette moyenne peut varier considérablement.
Alors que l'année dernière, les spécialistes prévoyaient de 12 à 17 «tempêtes nommées», cinq à neuf ouragans et un à quatre ouragans majeurs, ce sont finalement 20 tempêtes nommées, sept ouragans et trois ouragans majeurs qui ont été observés.
Selon Nathan Gillett, chercheur à Environnement Canada, les conditions résultant du changement climatique n'affecteront peut-être pas la fréquence des ouragans et des tempêtes tropicales, mais elles joueront un rôle dans l'intensité des tempêtes.
M. Gillett a expliqué: «Les précipitations associées aux ouragans devraient également devenir plus intenses et l'élévation du niveau de la mer exacerbera l'impact associé aux ondes de tempête. Nous nous attendons donc à ce que le changement climatique aggrave les impacts des ouragans.»
L'Université d'État du Colorado est pionnière en matière de prévision de la saison des ouragans depuis des décennies et selon l'institution, une saison 71 % plus forte et plus chargée que la saison moyenne est prévue.
Enfin, alors que la probabilité que les États-Unis soient frappés par un ouragan majeur avec des vents d'au moins 178 km/h est généralement de 43 %, celle-ci est estimée à 62 % pour la saison à venir.